Le prix reste le filtre numéro un de la perception à l’export – mais résumer la compétition internationale à une guerre de tarifs serait une erreur stratégique. Le segment d’entrée de gamme (souvent désigné « value for money ») permet de répondre à une demande massive, notamment en grande distribution ou sur des marchés émergents. D’après le rapport OIV 2023, l’Italie et l’Espagne dominent toujours les volumes exportés de vins en vrac ou en bouteille, avec un prix moyen à l’export de respectivement 1,40 €/l et 1,15 €/l, bien loin des moyennes françaises (plus de 7 €/l pour la France, tous formats confondus, source douanes françaises/OIV).
À l’inverse, le segment haut de gamme (premium, super premium, ultra-premium, icône) se distingue par une logique de rareté, de branding, d’excellence. Quelques chiffres pour mesurer l’écart :
- Sur le marché chinois, plus de 60 % des acheteurs de Bordeaux importés entre 2018-2022 ont choisi des références supérieures à 10 €/bouteille départ cave (China Wine Market Report 2022).
- Aux États-Unis, le segment « premium plus » (au-delà de 15 $ bouteille retail) connaît la plus forte progression, avec +7 % en valeur en 2023 (Wine Intelligence, The US Landscape 2024).
Positionner un vin sur le facteur prix implique de maîtriser les attentes du marché cible en termes de rapport qualité/prix, perception du vin importé, sensibilité à la marque, et d’intégrer les marges de l’ensemble des intermédiaires (importateurs, distributeurs, retailers).